Le blog de Clipping

Academic PR versus Freestyle PR

« Lorsqu’on travaille dans une agence de relations médias, doit-on rédiger dans un français académique ? »

Il y a forcément les puristes qui prônent l’usage d’un français rigoureux, que ce soit dans sa grammaire ou son style – il en va de l’image du rédacteur, de l’agence et de l’annonceur -  et ceux qui s’autorisent un peu plus de liberté, voire un style flirtant avec la pub.

Lesquels sont dans le vrai ? Les deux, mon général !

Oui, parce qu’il n’y a pas de vérité absolue et que le style d’un document dépend d’un certain nombre de facteurs :

·        L’univers du produit/marque/entreprise

·        Le sujet de l’annonce

·        La sensibilité des journalistes du secteur

·        La sensibilité du client

·        La sensibilité du rédacteur

Le produit final sera le fruit d’un savant mélange entre ces différents aspects.

Si vous annoncez une nouvelle gamme de crème dépilatoire, la tonalité de votre communiqué de presse sera foncièrement différente du document annonçant vos excellents résultats pour Q2 !

En revanche, du côté des médias sociaux (blogs, forums, réseaux sociaux…), il faudra éviter le style académique et adapter son discours à la cible en personnalisant le plus possible le message. La « massification » et le style ampoulé auront un effet boomerang amer. Excepté, peut-être, pour les causes humanitaires.

Essayez d’écrire « Boitatoutoux, leader mondial de la niche de luxe pour canins et félins, annonce son nouveau modèle, le MwiahooDeLuxe, intégrant un jacuzzi, l’air conditionné et évacuation des mines… » en 140 caractères sur Twitter, ça ne passera pas !

De façon générale, dans un contexte de surabondance de messages, il peut être utile, pour se rendre visible auprès de votre cible média, de choisir au moins dans le titre, un style décalé.

La seule obligation étant finalement « d’écrire la France » !

My name is : porcine... mexicaine... A... (rayez la mention inutile)

Choisir un nom peut s’avérer complexe.

 

Pour un enfant à venir, il s’agit de contenter les deux parents, de penser à l’avenir de l’enfant et surtout de ne pas écouter les sarcasmes de l’entourage : «ha Fernande, ça me rappelle une chanson...».

Pour une marque/un produit, une entreprise, qui, si elle veut s’exporter à l’international, devra faire attention au sens des noms choisis et ce qu’ils peuvent signifier sur les différents territoires de présence de la marque. On peut par exemple se poser la question du choix de nom de deux véhicules lancés ces dernières années au niveau mondial, et notamment en France : la Ford Focus et l’Alfa Roméo MiTo.

Ces deux noms laissent songeur, voire peuvent prêter à sourire. Notamment le second, émanant d’une marque italienne, qui résonne avec la caricature de l’Homo-Italianus.

Qui veut passer pour un faux-cul et un mytho ? Et pourtant, les noms ont été conservés.

3 pandémies en 10 jours...

Mais dès lors qu’il s’agit de «nommer» en contexte de crise, cela peut devenir un véritable cauchemar et générer de la confusion totale - autrement dit : tout cela peut devenir très confusant.

A l’instar du récent virus grippal né au Mexique, autorités et médias ont d’abord parlé de grippe porcine pendant plusieurs jours, à de nombreuses reprises, générant un état de rejet de ce pauvre cochon qui n’avait rien demandé à personne. Face à un risque de boycott des dérivés alimentaires de la bête - on nous a toujours dit que tout était bon dans le cochon -  le virus a été rebaptisé «grippe mexicaine», avant d’être rapidement renommé «grippe A», probablement pour éviter toute psychose du Mexicain et éviter les raccourcis : le Mexicain est un cochon qui porte en lui un violent virus / le Mexicain est dangereux pour la santé...

Les lobbyistes porcins et mexicains ont bien travaillé, mais pas assez vite.

Il est certain que le «A» ne fera de mal à personne, à part peut-être au Petit Robert. Mais le mal est déjà fait puisque jusqu’à présent les deux appellations les plus utilisées et forcément les plus véhiculées sont «porcine» et «mexicaine». Après une dizaine de jours à scander Mexicaine Porcine, qui va parler de «A» ?

L’urgence n’est pas toujours bonne conseillère !

Quelques conseils simples pour choisir un nom. Il faut qu’il : 

• soit réfléchi
• soit cohérent 
• soit exportable
• soit diplomate
• ne provoque pas l’hilarité (sauf si c’est votre fonds de commerce)